Le Programme «Ni Abacu » : Un progrès significatif pour l'intégration des soins en santé mentale au Burundi.
Le Programme Ni Abacu, initié par le gouvernement burundais avec le soutien financier de la coopération suisse, vise à intégrer les soins de santé mentale dans le système de santé du pays. Actif dans quatre provinces (Bujumbura Mairie, Ngozi, Rumonge et Gitega), ce programme s’appuie sur un modèle d’intervention en quatre volets dont le volet clinique piloté par le Centre Neuro-Psychiatrique de Kamenge (C.N.P.K.), garantissant aux patients souffrant de troubles mentaux un accès aux soins sur l'ensemble du parcours médical, du centre de santé à l'hôpital de référence de troisième niveau.Contrairement aux anciennes cliniques mobiles, ce programme met un accent particulier sur la formation continue des prestataires de santé (infirmiers et médecins) dans les centres de santé des zones concernées, afin d'assurer la continuité des soins bien au-delà de la durée du projet.
Le programme s’articule autour de quatre axes majeurs :
- Le volet clinique, dirigé par le C.N.P.K., qui Renforce l’offre des soins en santé mentale
- Le volet communautaire, piloté par THARS, il contribue à Réduire la discrimination des personnes atteintes de maladies mentales, dont les traumatisés des crises sociales
- Le volet formation, qui contribue à la mise en place d’un système de formation universitaire et postuniversitaire en santé mentale
- Le volet recherche, visant à Renforcer l’utilisation des données (recherches en santé mentale) pour des orientations stratégiques au niveau national en santé mentale basées sur des évidences, il se trouve dans les mains de la Coopération Suisse au Burundi.
Les missions du C.N.P.K. au cœur de l'intégration des soins en santé mentale
Le C.N.P.K., en charge du volet clinique, a deux missions principales :
- Assurer la disponibilité du personnel formé en santé mentale : Deux médecins et deux infirmiers de chaque hôpital et centre de santé bénéficient d'une formation théorique d’une semaine, suivie d’un stage pratique d’un mois à l’un des trois centres neuropsychiatriques du Burundi ( C.N.P.K, au C.N.P. Ngozi et au centre de soins mentaux de Gitega). En outre de ces prestataires, des gestionnaires des pharmacies de district, des gestionnaires du système d’information sanitaire, des superviseurs provinciaux et des districts sanitaires ont été aussi formé en santé mentale.
Face à la mobilité du personnel soignant, une formation de rattrapage a été dispensée à Gitega du 26 au 30 août 2024 à l'intention des nouveaux prestataires de soins travaillant dans les structures sanitaires du projet NI ABACU, afin de remplacer ceux ayant quitté leurs postes.
Assurer la disponibilité des médicaments : Bien que l’approvisionnement puisse parfois être retardé en raison de procédures complexes, le programme a réussi de mettre en place une chaine d’approvisionnement en médicaments psychotropes depuis la CAMEBU aux structures sanitaires via les districts sanitaires.
Un bilan globalement satisfaisant après quatre ans de mise en œuvre
Dr Lionel Arakaza, coordinateur du volet clinique du programme, se félicite des progrès accomplis depuis son lancement en 2020 : jusqu’en 2022, tous les médecins et infirmiers concernés ont reçu leur formation, malgré une certaine mobilité du personnel. C’est pourquoi des formations de rattrapage, comme celle de Gitega, ont été organisées pour pallier à ces manquements.
En matière de médicaments, le programme dispose d’un stock à la CAMEBU, renouvelé annuellement depuis 2022. Les médicaments sont ensuite acheminés vers les districts sanitaires et distribués aux structures concernées. Les patients, détenteurs d’une carte d’assurance maladie (CAM), obtiennent ces médicaments presque gratuitement, à l’exception des 700 francs burundais pour la consultation médicale comme ça se fait pour tout autre malade.
Enfin, Dr Arakaza observe une amélioration dans la compréhension des maladies mentales au sein de la population. Le nombre de patients se rendant dans les centres de santé et hôpitaux a augmenté, avec un usage accru des médicaments, ce qui témoigne de l'impact du programme sur la santé mentale au Burundi.
Le Dr Arakaza conclut en appelant les bénéficiaires à s’impliquer davantage pour pérenniser les acquis du programme et à le considérer comme leur propre initiative.
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