Centre Neuro-Psychiatrique de Kamenge

Ru00e9fu00e9rence Nationale en Santu00e9 Mentale

                Renforcement des capacités du personnel, une routine au CNPK

les nouveaux medecins et infirmiers du CNPK suivant les cours de formation

Former le personnel du centre est l’une des priorités des activités du P.A.A (plan d’action annuel), dit Mme Constance, chargée des formations au CNPK. Les thèmes de formation selon chaque domaine sont choisis par les chefs de service ou de poste ainsi que les participants à former. La plupart de ces formations sont internes et sont financées par 2 partenaires potentiels dont MSV (Médecins sans Vacances) et Fracarita et quelquefois par la coopération suisse. Toutes ces formations sont planifiées et exécutées à des périodes précises ; Pour le personnel soignant, l’accent est surtout mis sur les nouveaux recrus pour s’habituer au monde psychiatrique, mais sachez que, comme Mme Constance l’explique, les anciens bénéficient aussi des formations de recyclage afin d’être à jour puisque la médecine évolue, dit-on. Et à part le personnel soignant, d’autres domaines sont aussi formés.

Dans la semaine du 8 au 12 Juillet 2024, le personnel soignant composé de nouveaux médecins et infirmiers ont été formés « en matière de sémiologie, d’orientation/discussion diagnostique en psychiatrie ». L’objectif de cette formation était d’améliorer la qualité des soins et en les améliorant, il faut renforcer d’abord les capacités des prestataires de soins. Les thèmes traités étaient repartis en 3 points selon Dr Godelieve NIMUBONA, formatrice et médecin psychiatre au CNPK.

  1. Sémiologie psychiatrique

Il s’agit d’évaluer le patient sur le plan psychique, ceci tient compte de l’examen clinique et le patient est évalué sur deux éléments principaux :

ü  Au niveau du comportement, six éléments sont évalués :

  • Présentation corporelle et vestimentaire,  
  • Langage (discours)
  • comportement moteur,
  • les conduites instinctuelles (Est ce que le patient dort comme il faut, il mange convenablement, il/elle ne présente pas de soucis lors des relations sexuelles si il/elle est marié.e car beaucoup n’osent pas le dénoncer.)
  • Du point de vue social, est ce que le patient a de bonnes relations dans sa communauté, il n’est pas agressif, ce n’est pas un malade qui erre dans les rues et qui disparait de temps en temps.  

ü  L’examen psychique de base : ce deuxième élément comprend six items à évaluer : il s’agit :

  • De l’état de conscience (vigilance, attention, orientation spatio-temporelle)
  • De la mémoire (de fixation ou d’évocation)
  • De l’humeur (triste, joviale, labile)
  • De la perception (hallucination, des illusions
  • De la pensée : ici on évalue le cours et le contenu de la pensée, au niveau du contenu, nous retrouvons des idées délirantes, des ruminations anxieuses, des idées suicidaires.
  • Son mode de jugement, son raisonnement, la perception de sa maladie, etc.

En plus de cet examen psychiatrique, le thérapeute doit évaluer le patient sur le plan physique, sa biographie, sa dynamique familiale, son mode de vie et sa conduite addictive, ses croyances culturelles, Tous ces éléments contribuent à l’évaluation clinique du patient.

  1. Le regroupement syndromique   

Il s’agit de regrouper les différents éléments retrouvés dans l’examen psychiatrique dans un syndrome. C’est ce regroupement qui permettra de reconnaitre si le patient, devant un tel syndrome peut présenter quelle sorte de pathologie (est-ce une psychose, un problème de l’humeur, de dépendance aux substances psychoactives, problème anxieux, problème démentiel ou confusionnel ?)

  1. Le diagnostic à poser.   

Apres avoir énumérer tous les syndromes, c’est le moment de penser quelle pathologie à relever à partir des données déjà eues ?

Après la formation, Dr Godelive NIMUBONA, formatrice et médecin psychiatre souhaite avoir les compétences des formés s’améliorer car la plupart ont des connaissances insuffisantes dans le domaine psychiatrique. Pour ce fait, elle déplore que les cours de la santé mentale ne soient pas pris en compte de façon satisfaisante dans les universités ou instituts des sciences de la santé à part l’INSP qui dispose  l’option de la santé mentale. En tant que médecin psychiatre, Dr Godelive promet de continuer à contribuer dans l’amélioration de la qualité des soins à travers ces formations, des cas cliniques et la gestion des cas les plus difficiles.

  

La santé mentale au Burundi est une préoccupation de tout un chacun, il n’y a même pas une bonne santé sans santé mentale. En effet, les malades ayant des troubles mentaux sont hantés à plusieurs défis notamment la cherté des soins. Le CNPK, un centre de référence nationale en santé mentale, à part le traitement des malades, offre également d’inestimables services pour ceux qui ont été abandonnés par les leurs ou ceux qui sont dans l’incapacité de se payer la facture en attendant que leurs problèmes soient résolus. Et parfois, des âmes charitables contribuent souvent au paiement des factures de quelques patients démunis.

Lire la suite : Des âmes charitables au service des patients vulnérables. 

Dans le but de renforcer le cadre de collaboration entre les intervenants du niveau communautaire et ceux du niveau clinique au sein du programme NI ABACU, le CNPK en collaboration avec la Coopération Suisse a organisé un atelier d’échange sur l’état des lieux de l’intégration des soins dans le système de santé au Burundi. C’était en date du 16 juin 2022 dans les enceintes de ALUMA-BURUNDI.

Dans son mot d’ouverture, Révérend Frère Herménégilde Nduwimana, Directeur Général du CNPK est revenu sur les objectifs de cet atelier, les grands axes du programme Ni ABACU ainsi que le rôle de chaque intervenant dans la mise en œuvre du projet.

Docteur Gladys Dushime, Coordinatrice du volet clinique du programme NI ABACU a par la suite indiqué l’état d’avancement du projet. Au cours de son intervention, un accent particulier a été mis sur les activités prévues dans le cadre du projet, les résultats intermédiaires ainsi que les défis rencontrés dans la mise en œuvre du projet.

Sur le volet communautaire, Madame Viviane Iyizire, chef de projet, est revenue sur l’approche utilisée dans le processus de prise en charge, le rôle des intervenants et les résultats intermédiaires du programme

Lors de ces échanges, l’Ambassadeur Albert Mbonerane représentant légal du Centre ALUMA Burundi, a beaucoup apprécié l’initiative prise par le CNPK et le pas déjà franchi dans la mise en œuvre du projet. Ainsi, il a présenté l’approche à adopter pour la mise en place du programme de santé mentale. 

Signalons que le programme NI ABACU vient d’atteindre une année d’opérationnalisation de ses activités dans l’objectif d’intégration des soins de santé mentale dans le système de santé mentale au Burundi.

 

Dans l'avant-midi de ce vendredi 14 janvier 2022, le Centre Neuropsychiatrique de Kamenge a reçu u don de quatre voitures. C’était dans le cadre du projet "ni abacu" financé par la Coopération suisse.