Centre Neuro-Psychiatrique de Kamenge

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Présentation du 27e cas clinique au CNPK

Quelques participants lors de la presentation du 27e cas clinique.

Le jeudi 12 décembre 2024, le CNPK a accueilli la présentation de son 27e cas clinique, identifié dans le pavillon Homme A. Cette présentation a été menée par le Dr Lionel ARAKAZA, représentant l'équipe multidisciplinaire qui a travaillé sur ce cas.

Dr ARAKAZA Lionel, medecin au CNPK

Description du cas

Le patient, consulté au CNPK pour la première fois en septembre 2023, est revenu en août 2024 avec les symptômes suivants : destruction de biens domestiques ; instabilité psychotmotrice, agressivité physique et verbale, hyper-familiarité, insomnie, etc. Par ailleurs, comme antécédent personnel, il est porteur du virus de l’Hépatite B.

 

Contexte psychosocial

Issu d’une fratrie de trois enfants, le patient est le cadet. Après avoir abandonné ses études, il a quitté sa famille pour chercher un emploi à Bujumbura, il a travaillé dans le commerce de transport d’œufs de Province en province. Suite à un accident qui a détruit plus de 200 œufs, il a dû abandonner cette activité. Il a ensuite occupé un poste de serveur et gestionnaire de caisse dans un bar à Bujumbura, où un conflit violent avec un cuisinier l’a contraint à quitter son emploi. En effet le cuisinier a engagé ses collègues pour faire du mal au patient. Par la suite, il a été recruté pour travailler dans un hôtel, mais il est malheureusement tombé malade avant même de commencer ce nouvel emploi.

Concernant sa dynamique familiale, les relations sont globalement harmonieuses entre les membres de sa famille immédiate. Cependant, il entretient une relation conflictuelle avec un oncle maternel accusé de sorcier, membre de sa famille élargie.

Prise en charge au CNPK

Le patient a été admis aux urgences et hospitalisé au pavillon Homme A par la suite. Malgré plusieurs ajustements de son traitement, l'évolution clinique reste limitée après  presque quatre mois d’hospitalisation.

En matière de prise en charge psychosociale, des interventions spécifiques ont été réalisées :

  • Psychothérapie de soutien individuel : Sensibilisation à l’importance des soins psychiatriques.
  • Éducation psychologique : Amélioration des interactions sociales.
  • Entretien motivationnel : Réduction de la consommation d’alcool.
  • Désensibilisation des fausses croyances : Réduction de la stigmatisation liée à la maladie mentale, souvent associée à la sorcellerie par sa fratrie.

Discussion et recommandations

La schizophrénie fait partie des psychoses qui entrainent un handicap considérable dans tous les domaines de la vie. Ce trouble atteint en général les jeunes surtout quand ils commencent à devenir autonomes. La prise en charge peut s’avérer complexe et difficile. Et malgré même une prise en charge adaptée, les symptômes peuvent même persister.

Pour le cas du patient, face à une faible réponse thérapeutique, des stratégies peuvent être envisagées notamment l’optimisation du traitement médicamenteux ; augmenter la dose ou changer le médicament, aussi faire des thérapies complémentaires mais aussi les stratégies de réhabilitation.

Comme recommandations, les soignants doivent veiller à une évaluation psychiatrique exhaustive dès l'admission, prescrire des doses efficaces pour minimiser les effets secondaires, et éviter des changements précipités de traitements.

Conclusion

La schizophrénie est un trouble complexe et chronique, nécessitant une prise en charge individualisée et une collaboration étroite entre le patient, sa famille et l’équipe soignante.

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